Le rêve débute maintenant. Il est à notre portée, constamment disponible, libre et gratuit. S'intéresser au voyage onirique, c'est renverser la perspective et regarder la vie d'un autre oeil. Or, si le réel nous saute aux yeux, apparemment, l'onirique - irréel, ou supposé tel - peut nous sauter au coeur, décisivement.

     Pendant ce temps, l'explorateur des rêves est tranquille dans son personnage, jusqu'au moment où son rêve le rejoint. Le voici, à présent, au bord d'une révélation capitale : va-t-il revenir au rêve originel ou rêver son retour à l'origine ? Tout dépend de sa capacité à rêver l'envers qui révèle l'endroit. Ou l'inverse.

     Dans le miroir suspendu au rêve du monde, le ver apparaît. Ce qui prouve la réversibilité de la situation. Il reste à s'occuper du rêve - dit le rêveur ! - : puisque tout est, encore, à revoir, à relever, à rêver, à révéler...

M.C.,

                       gRêveur...

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     Il se pourrait, en effet, que le rêve soit l'un des plus puissants détonateurs pour mettre à bas les prétentions envahissantes de la conscience ordinaire, analytique et fragmentaire. Et que l'enjeu de l'être et d'une liberté essentielle passe, dans une large mesure, par la réalisation du fait que nous ne vivons pas une existence lisse et mesurable, cohérente et raisonnable, mais des existences, des fragments d'existence, certains se manifestant au cours de la nuit par les histoires oniriques (dont il faut rappeler qu'elles apparaissent réelles quand on les rêve).

   La Vie n'est pas complète quand on occulte le fait que la conscience ordinaire (sur laquelle nos sociétés ont fondé exclusivement leur commerce et leur morale) n'apparaît que sporadiquement. Et le Moi n'est pas authentique quand on escamote le fait qu'il est un présupposé arbitraire, un prédicat incertain, généralement transformé en tyran absolu à partir de quoi se fondent tous les édifices fallacieux qui laissent l'homme non encore né à l'état de somnambule : mouton moutonnant dans les mythes du troupeau, endormi satisfait d'une spiritualité bourdonnante, (faite de tic, de tac, de toc et de modes), aussi peu authentique que la chimie qui trône dans les assiettes de notre décadence...

   La conscience moderne est anesthésiée par le traffic souterrain, inavouable de formes pensées préfabriquées, dont la finalité est de concocter un sous-humain mollasson, disponible à l'aliénation la plus dissimulée, mais satisfait de ses bonnes oeuvres. Et, il se pourrait que le rêve soit un des derniers espaces de liberté inaliénable, capable de concourir à la restauration d'une prise de conscience salutaire...

   Quant aux Fêtes des Rêves, leur seule prétention est d'exister, loin de toutes les intentions, quelles qu'elles soient, dont on surcharge les consciences pour mieux les endormir dans le ronronnement des habitudes... 

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